Métaphore :

​

Tes cheveux mouillés, algues tranquilles en cascade au-dessus de moi, chatouillent mon visage ouvert aux sensations câlines de ton âme.

​

Personnage absent : la déprime.

​

On ne sait d’où elle vient ni par où elle est passée, tout à coup elle est là, pesant sur votre corps, ralentissant votre respiration. Elle s’immisce partout dans votre maison, on la voit à travers les lames des volets, teinter le ciel d’un gris sale, ternir les couleurs de vos décorations, blanchir les cadres de vos photos passées, éteindre la lumière de vos écrans. Elle est là sans qu’on l’aie invitée, la déprime.

Ce matin, dans ce gris, un moineau s’égaye dans les branches du cerisier. On dit que l’on recrée autour de soi ce qui est à l’intérieur de soi. D’où vient cet oiseau guilleret annonçant le printemps, déjà ? D’autres le rejoignent dans le jardin, se répondent d’une herbe à l’autre, la pluie incessante ne les dérange pas…D’où vient ce mouvement de vie qui défausse les prévisions d’une sale journée ? Le cœur palpite à cette vision, se réveille dans un sursaut. Tout redevient possible.